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Rôle du Cortisol et symptômes d’insuffisance chez l’adulte

La production naturelle de cortisol, hormone de l’éveil par excellence est maximale le matin au réveil entre 6 heures et 10 heures pour ensuite décroître dans l’après-midi et la soirée.

par Laurent Jacob (3/02/2012)

Les effets d’une production normale physiologique de cortisol sont multiples et vitaux. On retiendra essentiellement :

- Augmente le taux de sucre sanguin (donne de l’énergie) ainsi que la pression artérielle et contrôle les niveaux d’inflammation.

- Optimise l’état d’éveil, la résistance au stress, la capacité de travail, l’humeur, les défenses immunitaires à doses physiologiques, le contrôle des douleurs. De très nombreuses études tant chez l’animal que chez l’homme en cas de stress majeurs, relient les taux de survie à la capacité des surrénales à produire suffisamment de cortisol.

La production de cortisol à la fois contrôle notre niveau d’énergie et est stimulée par l’activité, les émotions, le stress physique et/ou psychique …

Ainsi, toute activité excessivement stimulante ou stressante en fin de journée peut rendre le sommeil difficile. En cas de répétitions fréquentes, cela peut entrainer un épuisement des glandes surrénales qui ne pourront alors plus faire face lors de situations exceptionnelles (gros choc, épidémie …), mais aussi plus mineures (stress de la vie quotidienne, changement de saison ou de climat, fêtes…). A long terme, un dérèglement du rythme veille sommeil affectera une majorité d’autres productions hormonales (mélatonine, hormone de croissance …), phénomène de plus en plus mis en cause dans la survenue de nombres de processus dégénératifs liés à l’âge (cancers).

En tant qu’hormone de l’éveil le cortisol va permettre de puiser dans les réserves de l’organisme pour en quelque sorte alimenter le feu (la production d’énergie). Cet effet du cortisol est appelé catabolisme. Il explique en grande partie la plupart des effets secondaires bien connus des traitements corticoïdes prolongés avec des dérivés synthétiques puissants à forte dose comme la dépression du système immunitaire et la perte osseuse (ostéoporose) et musculaire.

Normalement, le catabolisme (destruction, consommation) est contrebalancé par l’anabolisme (construction, synthèse), lui même fortement dépendant des hormones anaboliques (DHEA, testostérone, hormone de croissance, insuline, vitamine D …).

Lors de l’avancée en âge, l’équilibre des fonctions anaboliques et cataboliques finit toujours par être perturbé entrainant ainsi une multitude de ces symptômes si communs : Fatigue, baisse de résistance, fragilité, infections plus fréquentes ou plus sévères, récupération de plus en plus difficile, tendance à l’isolement, fonte musculaire, prise de gras, intolérance, rigidité des comportements, dévalorisation … débouchant trop souvent sur une polymédication qui ne résoudra rien.

Au contraire, une évaluation attentive avec le filtre de l’équilibre anabolisme / catabolisme en tête ainsi que ses effecteurs (activités quotidiennes, hormones, alimentation, nutrition, facteurs psycho-sociaux) permettra bien souvent de traiter plus en amont avec un réel impact sur la qualité de vie, l’énergie, la joie de vivre et la résistance en générale.

La liste des symptômes pouvant être rapportés à un déficit de production de cortisol est vaste. On peut les retrouver avec des expressions plus ou moins marquées soit dans le cadre classique de la maladie d’Addison, soit lors d’une simple faiblesse des surrénales (article sur l’interprétation des tests de laboratoire) ou encore lors de déficit isolé de la production de cortisol.

On retiendra essentiellement les symptômes les plus fréquents :

- Anxiété voire panique et perte de moyens en cas de situation stressante, certaines personnes pouvant être totalement paralysées. Sensibilité extrême à la souffrance humaine, victimisation, comportement paranoïde, vision excessivement négative de la vie, bouffées d’émotions, de colère, d’angoisse pouvant totalement submerger la personne. Comportement d’évitement des situations jugées stressantes, que la situation soit professionnelle, personnelle, sportive …

- Fatigue plus ou moins constante, en particulier après des évènements stressants. Difficulté à récupérer, parfois sensation de tête vide, absences, vertiges pouvant être aggravés en position debout. Tension artérielle basse. Palpitations, en particulier en cas de stress.

- Besoin soudain impérieux de manger, parfois nausée, anorexie, tendance en fonction de l’âge aux troubles intestinaux, irritation du colon, flatulences, ventre sensible à la palpation.

- Tendance aux infections fréquentes qui trainent.

- Mains et pieds moites, dessous de bras facilement mouillés.

- Allure fatiguée, yeux irrités, conjonctivites, hypersensibilité des yeux à la lumière naturelle forte, cercles noirs sous les yeux, chute de cheveux brutale, apparition de larges taches brunes sur le visage.

- Prédisposition aux maladies inflammatoires, allergies alimentaires ou autres, asthme, eczéma, urticaire, psoriasis. Tendance aux cicatrices chéloïdes.

Remarques :

- Nous avons vu que la production de cortisol varie tout au long de la journée et est profondément influencée par nos activités et notre état d’esprit. Pour cette raison, un simple dosage sanguin du cortisol le matin n’apportera souvent pas grand chose ou risque de donner des résultats fortement perturbés par les conditions de prélèvement (stress du laboratoire et de la piqûre …), alors justement que l’on cherche à identifier une discrète dysfonction.

- Ainsi, en dehors des examens réalisés en milieu hospitalier dans les cas de la maladie d’Addison (hypofonction) ou du syndrome de Cushing (hyperfonction), un profil des taux salivaires réalisé avec 4 mesures (8h, 12h, 16h, 22h) apporte souvent de nombreux éléments permettant de mieux coller aux symptômes ressentis par la personne. Le recueil des urines pendant 24h permettant la mesure des métabolites du cortisol est également un test de choix pour évaluer un éventuel déficit.

- Par ailleurs, la prise en compte des insuffisances fonctionnelles en cortisol n’étant pas pratique courante, il peut arriver que vous receviez des avis contradictoires quant à l’utilité des tests recommandés (non reconnus par les caisses d’assurances maladie) et enfin tous les laboratoires ne sont pas équivalents en terme de fiabilité, laquelle dépend du volume d’examens réalisés.

Références scientifiques en Anglais :

- Low-Dose Hydrocortisone for Treatment of Chronic Fatigue Syndrome. A Randomized Controlled Trial. JAMA. 1998 ;280(12):1061-1066. doi:10.1001/jama.280.12.1061. Robin McKenzie, MD ; Ann O’Fallon, RN ; Janet Dale, RN, MPH ; Mark Demitrack, MD ; Geetika Sharma, MD ; Maria Deloria ; Diego Garcia-Borreguero, MD ; William Blackwelder, PhD ; Stephen E. Straus, MD.

- Effect of Treatment With Low Doses of Hydrocortisone and Fludrocortisone on Mortality in Patients With Septic Shock. JAMA.Annane D, Sébille V, Charpentier C, et al.

- Stress-induced hypocortisolemia diagnosed as psychiatric disorders responsive to hydrocortisone replacement. Ann N Y Acad Sci. 2005 Dec ;1057:466-78. Schuder SE. Hoag Memorial Hospital Presbyterian, Department of Neurology-Psychiatry, Newport Beach, California 92660 USA.

- Minireview : Stress-related psychiatric disorders with low cortisol levels : a metabolic hypothesis. Endocrinology. 2011 Dec ;152(12):4496-503. Epub 2011 Oct 4. Yehuda R, Seckl J. Mount Sinai School of Medicine, Department of Psychiatry, Traumatology and Stress Studies Division, New York, New York 10029, USA.

- Hypothalamic–pituitary–adrenal axis, neuroendocrine factors and stress. Journal of Psychosomatic Research 53 (2002) 865– 871 Constantine Tsigosa, George P. Chrousos, Hellenic National Diabetes Center, Athens, Greece, Pediatric and Reproductive Endocrinology Branch, National Institute of Child, Health and Human Development, National Institutes of Health-USA, Athens University Medical School, Athens, Greece

- Cortisol deviations in people with burnout before and after psychotherapy : a pilot study.. Health Psychol. 2006 Mar ;25(2):243-8. Mommersteeg PM, Keijsers GP, Heijnen CJ, Verbraak MJ, van Doornen LJ. Department of Health Psychology, Utrecht University, Utrecht, The Netherlands.

- Low plasma levels of adrenocorticotropic hormone in patients with acute influenza. Clin Infect Dis. 1998 Mar ;26(3):708-10. Jefferies WM, Turner JC, Lobo M, Gwaltney JM Jr. Department of Internal Medicine, University of Virginia Health Sciences Center, Charlottesville 22908, USA.


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