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Insuffisance en cortisol et Burnout

Le Burnout. Expression passée dans le langage quotidien. Tout le monde en a entendu parler et l’associe au stress et à l’épuisement professionnel.

L’épuisement des glandes surrénales quant à lui et en particulier l’insuffisance de production de cortisol, peut provenir tant du secteur professionnel que personnel ou encore de stress physique aussi bien que psychologique. En pratique de quoi s’agit-il exactement et quelles sont les solutions ?

par Laurent Jacob (6/11/2011)

Un peu à la manière d’une lampe de poche, l’être humain à besoin d’être « allumé » afin de fonctionner correctement et de faire face aux défis quotidiens de tout ordre !

Sur le plan biologique chez l’homme, cet « allumage » et l’énergie nécessaire sont en grande partie liés à l’hormone Cortisol. Souvent appelé hormone du stress, le Cortisol est produit par 2 petites glandes, les surrénales, qui comme 2 petits chapeaux coiffent les sommets des deux reins.

Le stress lui même est défini comme l’ensemble des mécanismes que le corps met en jeu pour s’adapter à tout type de situation.

Ainsi, le Cortisol permet-il au corps de mobiliser ses ressources (sucres, activation du système nerveux et de la circulation sanguine, hormones, réserves énergétiques…) pour produire l’énergie nécessaire.

Tout va pour le mieux pendant un certain temps au bout duquel les réserves s’épuisent. En effet, à l’instar des batteries nous avons besoin de « récupérer » et de nous « recharger » à intervalles réguliers pour éviter d’aller jusqu’à l’épuisement complet des glandes surrénales et de nos réserves.

Dans un certain nombre de situations liées à :

- La constitution même de la personne - certains viennent au monde avec un axe hormonal et des glandes surrénales plus ou moins solides et aptes à produire du cortisol et les hormones associées (ACTH, Aldostérone, DHEA…).

- Les conditions de naissance, le déroulement de la grossesse : ces paramètres vont puissamment modeler les types de réponses que la personne pourra avoir face à un stress dans sa vie future.

- De gros chocs (accidents, septicémie, infection, perte d’un être cher ou autres circonstances dramatiques …), mais aussi de façon plus surprenante des évènements dits "heureux" (mariage, naissance, promotion …) peuvent définitivement altérer les glandes surrénales et leurs capacités en fonction de la façon dont la personne va les vivre et les dépasser.

- L’accumulation de stress psychologiques répétés (professionnel + familial + …) durant des années et en l’absence de solutions ou encore le stress dit de civilisation magnifiquement décrit par Henry Laborit dans « La légende des comportements »..

- De "petits" stress chroniques physiques comme des infections récurrentes, des intolérances alimentaires ou des foyers de saignement chronique dentaire (gingivites, infections dentaires).

- L’insuffisance d’apport des cofacteurs vitaminiques et minéraux impliqués dans le fonctionnement optimal des productions hormonales. Cause typique de notre époque ou suralimentation rime souvent avec mal nutrition du fait des traitements industriels infligés à la majorité de notre nourriture.

- La diminution de la sensibilité des récepteurs hormonaux eux-mêmes, liée en partie à l’âge. Ceci obligeant dans un premier temps le corps à fabriquer plus pour palier au manque, un peu comme un cheval fourbu que l’on cravacherait ce qui à terme aboutit à un épuisement complet et irréversible !

- La présence grandissante de perturbateurs hormonaux dans notre environnement et alimentation. Depuis les métaux lourds (plomb, mercure…), en passant par les pesticides, ou d’autres molécules ayant des structures moléculaires proches de nos hormones sans en avoir les fonctions et pouvant perturber de nombreuses voies métaboliques. Ceci permettant des taux sanguins "normaux" avec des taux cellulaires abaissés ou une fonction ralentie. Dans ces cas, seul un interrogatoire attentif à la recherche de symptômes spécifiques peut orienter vers la solution.

Tous ces paramètres pouvant se conjuguer pour peu à peu sur-solliciter et épuiser les glandes surrénales produisant le cortisol.

La personne va alors trainer ainsi parfois toute sa vie un manque d’énergie, d’envie et une difficulté à surmonter tout ce qui va sortir du train-train quotidien, depuis un repas de fête qui s’attarde un peu, un coup de froid pour lequel elle va mettre beaucoup plus de temps que la moyenne à récupérer jusqu’aux évènements les plus extrêmes qui émaillent le cours de nos vies (mariage, déménagement, grossesse, examens, perte d’un proche, faillite, séparation, chômage, accidents, entrainements sportifs, …).

Le burnout existe bien et est reconnu par la médecine classique, de même les maladies déclarées avec insuffisance de production de cortisol, telle la maladie d’Addison.

Cependant le diagnostique et le traitement des formes mineures, fonctionnelles sont loin de prendre en compte tous les patients en souffrant, en particulier ceux qui ont des résultats considérés comme normaux bien que loin d’être optimaux !

Un questionnaire d’orientation est une étape préliminaire qui peut vous permettre d’y voir plus clair.

Références scientifiques en Anglais :

- Burnout syndrome : a disease of modern societies ?. Occup. Med. Vol. 50, No. 7, pp. 512-517, 2000. A. Weber and A. Jaekel-Reinhard, Institute and Outpatient Clinic for Occupational, Social and Environmental Medicine of the University of Erlangen-Nuremberg, Germany

- Parental history of depression or anxiety and the cortisol awakening response. BJP 2010, 197:180-185. Johan Ormel and Brenda W. J. H. Penninx, Sophie A. Vreeburg, Catharina A. Hartman, Witte J. G.Hoogendijk, Richard van Dyck, Frans G. Zitman.

- Energy regulation and neuroendocrine–immune control in chronic inflammatory diseases. R. H. Straub, M. Cutolo, F. Buttgereit3 & G. Pongratz. Laboratory of Experimental Rheumatology and Neuroendocrino-Immunology, Department of Internal Medicine, University Hospital, Regensburg,Germany, Research Laboratory and Academic Unit of Clinical Rheumatology, Department of Internal Medicine, University of Genova, Department of Rheumatology and Clinical Immunology, Charite University Medicine Berlin, Germany.

- Mild Adrenocortical Deficiency, Chronic Allergies, Autoimmune Disorders and the, Chronic Fatigue Syndrome : A Continuation of the Cortisone Story. Medical Hypotheses (1994) 42, 183-189. W. McK. JEFFERIES. Case-Western Reserve University School of Medicine, Cleveland, Ohio, USA.

- A new view on hypocortisolism. Psychoneuroendocrinology. 2005 Nov ;30(10):1010-6. Fries E, Hesse J, Hellhammer J, Hellhammer DH. Department for Psychobiology, University of Trier, Germany.

- Cortisol secretion throughout the day, perceptions of the work environment and negative affect.

- Potential role of hypocortisolism in the pathophysiology of stress-related bodily disorders. Psychoneuroendocrinology. 2000 Jan ;25(1):1-35. Heim C, Ehlert U, Hellhammer DH. Center for Psychobiological and Psychosomatic Research, University of Trier, Germany.

- The associations between basal salivary cortisol and illness symptomatology in chronic fatigue syndrome. J Appl Biobehav Res. 2008 January 1 ; 13 : 157–180. Susan Torres-Harding, Matthew Sorenson, Leonard Jason, Kevin Maher, Mary Ann Fletcher, Nadia Reynolds, and Molly Brown.


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