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Interprétation des tests de laboratoire

L’optique de détection de maladies destinée à dépister de grandes masses de population établit des valeurs de références (valeurs standards) pour les tests de laboratoire. Ces valeurs représentent une déviation de 2 valeurs standards (donnée statistique, écart type) par rapport à la moyenne des valeurs trouvées ce qui englobe 95 % de la population.

Ainsi, nous sommes déclarés en bonne santé si ne dévions pas trop de la moyenne de la population !

par Laurent Jacob (4/11/2011)

Bien qu’utiles, les fourchettes de valeurs standards sont peu adaptées à la prise en compte des variations individuelles très larges. Elles sont faites pour « dépister » les gros problèmes dans de vastes populations et ne conviennent pas nécessairement aux besoins réels de chacun :

- Elles s’intéressent essentiellement à la détection de maladie avec des excès ou carences avérées flagrantes. En dehors de ces cas extrêmes, représentant statistiquement 5 % de la population, les 95% restant sont tous considérés comme fonctionnant parfaitement puisqu’ils sont dans les valeurs normales ! Pourtant, bien que non malades, cela ne veut pas dire qu’ils fonctionnent de façon optimale et bien souvent, les symptômes qu’ils expriment pourront être mieux compris et traités avec cette subtile différence d’interprétation.

- Elles ne prennent pas en compte la notion de valeurs optimales pour une personne donnée, car elles ne peuvent pas prendre en compte l’histoire médicale de chacun depuis les conditions de naissance, la croissance, la morphologie, la taille …

- Elles prennent en compte l’âge pour les tests hormonaux, indiquant des valeurs références plus basses pour les âges plus avancés. Ceci va totalement à l’encontre du concept même de prévention du vieillissement qui est de maintenir des taux optimaux d’adultes en bonne santé ! Les hormones jouent un rôle clé dans la croissance et la maintenance (entretien) des fonctions corporelles. Il n’y a pas de preuves scientifiques que des taux hormonaux effondrés soient associés à une bonne santé chez les personnes âgées. Par contre, il y a un nombre croissant d’études montrant que les individus avec les valeurs les plus basses sont ceux avec les risques les plus élevés et la qualité de vie la plus diminuée.

- Dans le cadre des tests hormonaux sanguins, les résultats ne représentent qu’une partie de la grande image. Ils ne donnent aucun élément concernant la façon dont ces taux sanguins vont pouvoir être utilisés par les cellules. C’est cependant un paramètre déterminant pour le patient et lié en grande partie à la sensibilité des récepteurs hormonaux ainsi qu’à l’efficacité des systèmes de transports au niveau cellulaire. Des indications sur la qualité de cette utilisation peuvent être apportées par certains tests salivaires ou urinaires.

Illustrons maintenant l’importance de l’interprétation personnalisée des résultats des tests hormonaux : Essayez de comparer les besoins en hormones anaboliques (favorisant la construction osseuse, musculaire, etc.) comme l’hormone de croissance, la testostérone et la DHEA d’un individu de 2m et 90 kilos et avec ceux d’une personne du même sexe et du même âge mesurant 1m70 et pesant 60 kilos ! Chacun a ses propres taux optimaux en rapport avec ses propres besoins métaboliques qui ont permis au premier d’atteindre 2m et au second 1m70 et pourtant les résultats de leurs tests auront les mêmes valeurs de références !

Un traitement personnalisé de prévention du vieillissement devra prendre ainsi comme références de taux hormonaux optimaux, ceux de la même personne aux environs de 25 ans. Malheureusement il est très rare d’avoir ces données à disposition car la règle est d’attendre d’avoir des symptômes pour prendre des mesures !

En l’absence de ces données, une évaluation des besoins réels doit être faite, basée sur d’une part les symptômes de déficit ou d’excès ressentis par le patient, les signes de déficit ou d’excès visibles à l’examen (tonus, rides, posture, ongles, cheveux, pilosité…), l’éventuelle comparaison de photos à l’âge de 25 ans et à l’âge de la consultation ainsi que sur les résultats des tests. Avec la prise en compte des données propres à l’histoire du patient, le traitement sera plus adapté aux vrais besoins de cette personne là.

Exemple destiné à illustrer les limites pratiques des valeurs dites normales :

Voici les résultats fictifs d’un patient qui aurait eu la chance d’effectuer les tests à l’âge de 25 ans et 20 ans plus tard à l’âge de 45 ans. Les résultats des tests effectués aux 2 dates sont ici reportés sur la même ligne pour simplifier la comparaison.

- Dans les 2 cas, du point de vue de l’approche classique de valeurs références englobant 95 % de la population, les 2 bilans sont dits normaux (entre les valeurs extrêmes délimitées par les lignes rouges) dans la mesure où les taux sont toujours dans la fourchette de 2 déviations standards (ligne verte) et représentent 95 % de la population supposée sans maladies.

- Maintenant imaginez que ces taux hormonaux représentent le niveau de vie (moyens financiers) de la personne ! En bref, ses moyens actuels à 45 ans se sont considérablement réduits en 20 ans, comment va-t-il se sentir ?! Si l’on revient à nos hormones, il y a fort à parier que ce patient se sente fatigué voire épuisé avec une ribambelle de symptômes associés (perte de confiance, manque d’initiative, troubles de l’humeur, baisse importante de l’activité sexuelle, fonte musculaire, prise de masse grasse…) tout en s’entendant dire que tout va bien et que son bilan est normal !

Ainsi, les besoins quotidiens en hormones varient ils en fonction de chaque personne, mais aussi en fonction des situations auxquelles elle doit faire face.

Dans une optique anti-âge ou de prévention du vieillissement, on considère que pour une personne de taille et poids moyen, les taux hormonaux en rapport avec une fonction optimale, se situent dans la partie supérieure de la moitié haute des valeurs de références pour un adulte jeune.

Dans certains tests cependant comme celui de la fonction thyroïdienne avec le dosage de la TSH, ce sont au contraire des valeurs plus basses qui seront considérées comme optimale.


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