Les conférences et ateliers du Dr Laurent Jacob :

- "Prévention des blessures et récupération après un accident en escalade" - Conférence-débat : Samedi 29 Avril 2017.

- "Nos années se comptent en printemps" - Conférence-débat : Le jeudi 9 Mars 2017.

- 14 Experts vous parlent de votre bien-être du 16 au 21 janvier 2017. En savoir plus

- Le 2nd rendez-vous des 60 printemps ! Cycle de conférences sur internet sur les meilleures façons de rester en bonne santé tout en avançant en âge.

Accueil du site > faites le point > Hormones > Hypothyroïdie fonctionnelle > Hypothyroïdie fonctionnelle de (...)

Hypothyroïdie fonctionnelle de l’adulte pourquoi ?

Ainsi que de nombreuses glandes telles celles sécrétant les hormones sexuelles ou l’hormone de croissance, la glande thyroïde voit souvent sa fonction ou encore l’efficacité de ses hormones décliner avec l’âge.

par Laurent Jacob (4/02/2012)

En dehors des diagnostiques de maladies de la glande thyroïde (organique, cad de l’organe), il existe de très nombreux cas de fonction ralentie (hypothyroïdie fonctionnelle, cad sans maladie de l’organe) avec très souvent des bilans classiques considérés comme "normaux".

La correction de tels troubles souvent décevante avec les hormones synthétiques, peut par contre donner d’excellents résultats avec des extraits thyroïdiens naturels et améliorer considérablement la qualité de vie.

Ainsi que de nombreuses glandes telles celles produisant la testostérone, les estrogènes, la progestérone, la DHEA et l’hormone de croissance, la glande thyroïde voit sa fonction décliner avec l’âge.

Les tests biologiques sanguins classiques explorant la fonction thyroïdienne (encadrement des caisses d’assurance maladies limitant les prescriptions médicales) comprennent toujours le dosage classique de la TSH et le plus souvent celui de l’hormone thyroïdienne T4. En fonction des situations sont ajoutés les dosages des anticorps anti-thyroglobuline (anti-TG) et anti-thyroperoxidase (anti-TPO) (preuves de l’attaque de la thyroïde par le système immunitaire).

C’est très insuffisant en ce qui concerne la mise en évidence de troubles légers de la fonction thyroïdienne laissant ainsi de nombreux patients sans traitements alors même qu’ils pourraient en bénéficier largement (les dosages que je recommande).

Ainsi, en dehors de celle attribuée à l’âge, il peut exister de nombreuses autres causes à une baisse de fonction :

- Thyroïdite d’Hashimoto. L’une des causes les plus fréquentes, il s’agit d’une maladie auto-immune. Le système immunitaire sensé protéger le corps des "ennemis" extérieurs", attaque dans ce cas les cellules de la glande thyroïde. En fonction des poussées évolutives de la maladie, la fonction de la glande thyroïde peut fluctuer brutalement de hypo à hyper et inversement ce qui peut rendre son diagnostique difficile. De plus, tous les cas de figures peuvent exister depuis la maladie typique évidente jusqu’à la simple dysfonction.

- Thyroïdite du post-partum. Il s’agit également d’une maladie auto-immune. Celle-ci pouvant survenir dans l’année suivant un accouchement rendant le diagnostique plus difficile dans la mesure où les troubles peuvent être mis sur le compte de la grossesse récente. Le rôle favorisant du tabac est évoqué.

- Carence en nutriments essentiels : Pour une production optimale d’hormones thyroïdiennes actives, la thyroïde a besoin de matières premières telles que : l’iode, le sélénium, le zinc, le magnésium, des vitamines du groupe B ou encore l’acide aminé L-Tyrosine.

- Antécédents de traumatisme crânien ou de coup du lapin. Les traumatismes crâniens peuvent entrainer à distance du traumatisme des dysfonctions du chef d’orchestre cérébral de nos hormones : Les glandes Hypothalamus-Hypophyse (au centre du cerveau). Ces dysfonctions sont malheureusement trop souvent étiquetés comme syndrome subjectif post-traumatique !

- Déséquilibre hormonal avec prédominance des estrogènes qui vont rendre les hormones thyroïdiennes moins actives. Ce déséquilibre peut entre autre provenir de la consommation anormalement élevée de nourriture "goitrogène" (soja, légumes crucifères crus : choux, brocoli, choux de Bruxelles, chou-fleur…), de la prise d’une pilule contraceptive, de la période pré-ménopausique chez la femme avec le passage courant par une période d’excès relatif estrogènes/progestérone ou encore des traitements aux estrogènes purs encore malheureusement en vogue chez les femmes ayant subit une hystérectomie. En effet, la vision médicale classique considère alors que le seul rôle de la progestérone est de protéger l’utérus du cancer.

-  Diminution de la sensibilité des récepteurs tissulaires aux hormones thyroïdiennes. Lors du vieillissement entre autre, il peut exister une baisse de sensibilité des récepteurs tissulaires aux hormones thyroïdiennes. Les tests sanguins peuvent ainsi être parfaitement normaux alors que la personne présente les signes d’une hypofonction.

- Diminution de la transformation en hormone thyroïdienne active au niveau cellulaire. Alors même que les résultats sanguins sont normaux. Surpoids, diabète, stress, vieillissement, baisse de niveaux d’autres hormones clés telles la testostérone ou l’hormone de croissance … favorisent cette tendance.

- Toxines environnementales. Le fluor si répandu dans l’eau de boisson et des produits de consommation courante comme les dentifrices interfère avec l’iode (ce sont tous les deux des halogènes avec des caractéristiques communes). Sa présence en excès peut ainsi entrainer des hypofonctions thyroïdiennes. Moins communément reconnus, les PCB et autres produits chimiques couramment utilisés, le mercure ou d’autres métaux lourds peuvent également être en cause notamment en inactivant les récepteurs hormonaux.

- Traitements. Certains médicaments sont connus comme affectant la fonction thyroïdienne : estrogènes, amiodarone pour le coeur, pansements gastriques ou anti-acides, sulfate de fer, résines chélatrices des sels biliaires (pour baisser le cholestérol), lithium, certains anti-dépresseurs ou neuroleptiques, cytokine, interféron et bien entendu antithyroïdiens de synthèse ou iode radio actif tous deux pouvant être utilisés en cas d’hyperthyroïdie.

Références scientifiques en anglais :

- Scientific evidence underlying the ACC/AHA clinical practice guidelines. JAMA 2009 ;301(8):831-841. Tricoci P, Allen JM, Kramer KM, et al.

- Guidelines have done more harm than good. 2008. Amerling R, Winchester JF, Ronco C. Division of Nephrology and Hypertension, Beth Israel Medical Center, New York, USA.

- IL-6 promotes nonthyroidal illness syndrome by blocking thyroxine activation while promoting thyroid hormone inactivation in human cells. J Clin Invest. 2011 May ;121(5):1834-45. doi : 10.1172/JCI44678. Epub 2011 Apr 11. Wajner SM, Goemann IM, Bueno AL, Larsen PR, Maia AL. Thyroid Section, Endocrine Division, Hospital de Clínicas de Porto Alegre, Universidade Federal do Rio Grande do Sul, Porto Alegre, Brazil.

- Hashimoto’s Thyroiditis : From Genes to the Disease. Curr Genomics. 2011 Dec ;12(8):576-88. Zaletel K, Gaberšček S. Department of Nuclear Medicine, University Medical Centre Ljubljana, Ljubljana, Slovenia.

- Emerging endocrine disrupters : perfluoroalkylated substances. Int J Androl. 2008 Apr ;31(2):161-9. Jensen AA, Leffers H. FORCE Technology, Broendby, Denmark.


Dans cette rubrique