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Âge chronologique-âge biologique

Si nous ne pouvons pas changer notre âge chronologique (qui nous est donné par notre date de naissance), nous pouvons agir sur notre âge biologique ou psychologique.

par Laurent Jacob (14/10/2011)

Découvrir cette différence subtile peut transformer votre qualité de vie pour les années à venir quelque soit votre âge.

Parce que la perception de la vieillesse est étroitement corrélée à l‘état de santé, seul 12% des personnes ne se plaignant de rien se perçoivent vieilles contre 35% de celles qui ont des troubles de mémoire et 59% de celles qui ont des difficultés physiques (Sondage Sofres, 5500 personnes de 55 à 79 ans).

L’âge chronologique n’est que la façon la plus courante et la moins précise d’évaluer l’âge « réel ». D’autres évaluations de l’âge peuvent apporter des éléments plus spécifiques :

• L’âge biologique ou physiologique ou encore âge fonctionnel que d’ailleurs tout le monde connait indirectement par la formule : « On a l’âge de ses artères !… » Cet âge-là, peut être évalué par des marqueurs du vieillissement. Ce sont des indices que l’on mesure. Les aptitudes fonctionnelles (force, distance de marche, aptitude ou non à la course, souplesse, vue, ouïe, odorat …) pour une personne vieillissent à des vitesses variables. Tous les individus du même âge chronologique n’ont pas les mêmes niveaux de capacité fonctionnelle.

• L’âge psychologique que tout le monde connait aussi et utilise en disant de telle ou telle personne qu’elle est restée jeune dans sa tête. Qui n’a jamais utilisé ou entendu cette phrase ? Ou d’ailleurs son contraire (vieux avant son âge)… ! ? Il s’agira ici notamment d’évaluer à la foi la vision que nous avons de notre futur possible et également l’existence de croyances, d’idées reçues sur le vieillissement. De nombreux séminaires dans des pays et cultures très différentes m’ont convaincu de la remarquable constance de ces limites chez l’homme !

Quelques uns des marqueurs biologiques ou fonctionnels :

-  Tension artérielle
-  Taux de cholestérol et triglycérides
-  Taux de sucre sanguin à jeun
-  Acuité visuelle / auditive
-  Force musculaire /masse musculaire / taux de graisse corporelle
-  Taux hormonaux (testostérone, DHEA, estrogènes, progestérone, cortisol, IgF-1, Insuline …)
-  Densité osseuse
-  Capacité aérobie
-  Épaisseur / élasticité de la peau
-  Capacité de régulation de la température
-  Niveaux d’antioxydants
-  Fonction immunitaire …

-  A titre d’exemple parmi les tests les plus faciles à réaliser, la graisse abdominale est un facteur de risque considérable pour nombres de cancers, diabète, maladies cardiovasculaires, et réduction de l’espérance de vie. Son calcul est très simple, il suffit de mesurer votre périmètre abdominal et celui de vos hanches. Si le rapport est supérieur à 1.8 pour les hommes et 1.1 pour les femmes, le risque est augmenté.

-  De réalisation plus complexe, la mesure de la consommation maximum d’oxygène ou VO2 max (ou encore capacité aérobie) est un excellent témoin de l’état cardiovasculaire et respiratoire. Ce test assez éprouvant est bien connu des sportifs.

-  La capacité vitale forcée est la quantité d’air maximum que nous pouvons expirer rapidement après une seule inspiration très profonde. Elle est mesurée à l’aide d’un spiromètre et révèle l’intégrité de l’ensemble du système respiratoire (muscles de la poitrine, diaphragme, système nerveux et élasticité des poumons). C’est un excellent test prédictif de l’espérance de vie.

-  La très connue glycémie à jeun (taux de sucre dans le sang après 8 heures de jeûne) est un bon indicateur de la capacité de régulation de plusieurs hormones clés (Insuline, Glucagon, Cortisol…). Un excès de sucre dans le sang peut être révélateur de diabète et favoriser de nombreuses maladies (atteinte rénale, yeux, système nerveux…) avec entre autre la création de liaisons sucre / protéine, encore appelées réactions de Maillard ou glycation et accélératrices de vieillissement.

-  Enfin, un autre test simple que chacun peut réaliser chez soi : l’appui monopodal. Il s’agit de rester debout sur une jambe (l’autre étant relevée) les yeux fermés. Ce test résume très bien quant à lui l’intégrité du système nerveux, et musculaire ainsi que de l’oreille interne. A 20 ans on est sensé tenir en équilibre presque indéfiniment, à 30 ans environ 25 secondes et à 50 ans 10 secondes avec cependant de grandes variations d’une personne à l’autre.

Le grand intérêt de ces tests est que nous avons la possibilité d’améliorer nos résultats et donc l’âge biologique évalué et ce à tout âge ! D’autre part, une quelconque amélioration dans l’un des tests va avoir de multiples répercussions positives en cascade dans notre vie quotidienne.

Par exemple, un meilleur équilibre va nous donner d’avantage de confiance et de plaisir dans nos déplacements quotidiens et à ce titre pourra impacter favorablement jusqu’à la qualité de nos relations sociales qui elles mêmes ont d’autres répercussions positives synergiques.

Nous sommes donc ici très loin de la démarche pourtant la plus répandue consistant à masquer par des médicaments un symptôme comme une tension artérielle ou un cholestérol élevés.

Au contraire, une véritable prévention du vieillissement s’attache à remédier aux causes ou tout au moins à améliorer la fonction.

Dans ces 2 exemples de la tension artérielle et du cholestérol, il s’agirait d’améliorer l’élasticité des parois artérielles ou le métabolisme du cholestérol par des stratégies complémentaires qui peuvent aller de l’introduction de nouvelles habitudes de style de vie, d’alimentation ou encore des supplémentations vitaminiques, minérales et/ ou hormonales.

La mesure de paramètres de l’âge biologique est capitale car elle seule peut permettre l’évaluation objective des mesures de prévention entreprises. Que nous parlions de modifications du style de vie, ou du mode alimentaire ou de l’introduction de la méditation ou encore de supplémentation vitaminiques ou hormonales.

De très nombreux protocoles ont été proposés dans le cadre des dépistages de masse. Il n’existe pas à l’heure actuelle de véritable consensus si ce n’est la recommandation à partir de 40 ans d’effectuer un examen complet tous les 1 à 3 ans, en tenant bien entendu compte de l’histoire médicale du patient et de ses facteurs de risques.

Ce qui est généralement conseillé et pris en charge par la Sécurité sociale et les diverses assurances complémentaires en France, est orienté vers la détection de maladie et s’avère largement insuffisant si l’objectif est un véritable programme anti-vieillissement pour justement éviter l’apparition de ces maladies.

En résumé, l’intérêt de ces mesures est de quantifier l’état fonctionnel des organes clés, et ainsi de pouvoir établir des objectifs personnels dans le but de maximiser ces fonctions.

Le suivi à long terme permet quant à lui de retracer l’évolution des paramètres en fonction des actions entreprises et de redresser le tir si besoin. C’est ainsi une façon relativement simple et accessible pour nous aider à rester actifs et à bénéficier d’une excellente qualité de vie quel que soit notre âge.

Références scientifiques en anglais :

- Hormesis in aging. Ageing Res Rev. 2008 Jan ;7(1):63-78. Epub 2007 Aug 31. Rattan SI. Laboratory of Cellular Ageing, Department of Molecular Biology, University of Aarhus, Aarhus-C, Denmark.

- Clinical anti-aging hormetic strategies. Rejuvenation Res. 2005 Summer ;8(2):96-100. Kyriazis M. British Longevity Society, Hemel Hempstead, United Kingdom.

- The origins of human ageing. Philos Trans R Soc Lond B Biol Sci. 1997 Dec 29 ;352(1363):1765-72. Kirkwood TB. Department of Geriatric Medicine, University of Manchester, UK.

- Role of autophagy in suppression of inflammation and cancer. Curr Opin Cell Biol. 2010 Apr ;22(2):212-7. Epub 2010 Jan 6. White E, Karp C, Strohecker AM, Guo Y, Mathew R. The Cancer Institute of New Jersey, 195 Little Albany Street, New Brunswick, NJ 08903, USA.


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