Initié à la montagne, l’escalade et la plongée en apnée dès mon plus jeune âge par mon père, les « conquérants de l’impossible », qu’il s’agisse de monter plus haut ou de descendre plus bas ont peuplé mon enfance et la galerie de mes héros !
Plus tard la médecine du sport s’imposa à moi puis des années après, l’anti-âge m’apparut comme un nouveau « terrain d’aventure » et l’une des nombreuses facettes du besoin que l’homme a d’explorer puis de repousser ses limites.
L’exploration des limites n’allant pas sans conséquences, depuis mon adolescence je suis passé par de nombreuses périodes d’invalidation et de "re-validation" dans les suites de multiples fractures et plusieurs traumas crâniens (moto, sports…). Qu’à cela ne tienne, j’ai ainsi pu faire l’expérience directe de l’importance du maintien d’une fonctionnalité optimale et découvrir quelques précieuses clés dans les processus de réadaptation à tout âge !
Ainsi, tout au long de mes années de pratique professionnelle, la pratique de l’escalade libre m’a permis de conserver un esprit enthousiaste et entreprenant en percevant la Santé comme un équilibre dynamique constamment renouvelé.
Rien n’est jamais acquis, mais notre capacité à nous réadapter est toujours présente.
Enfin, déjà sensibilisé au monde Naturel depuis ma plus tendre enfance, des pratiques de type chamanique notamment en Amazonie péruvienne ont achevé de m’ouvrir à la richesse de notre monde spirituel et à son rôle clé dans la Santé de notre véhicule terrestre, ainsi qu’à notre rôle de co-créateurs de la réalité dans laquelle nous vivons !
Par ailleurs, 20 ans de pratique médicale en France et 7 ans en Asie m’ont amené à faire plusieurs constats quant à l’évolution des mentalités et pratiques dans le domaine Santé.
Nous vivons de nombreux paradoxes !
Après avoir énormément contribué à l’augmentation de l’espérance de vie, l’approche médicale purement technique et curative nous montre aujourd’hui partout ses limites avec l’augmentation considérable des maladies chroniques et de leurs coûts humains et financiers.
Ceci à tel point que non seulement les pays les plus riches ne peuvent plus supporter le poids des déficits qu’elle engendre mais qu’en plus, des voix de plus en plus nombreuses s’élèvent pour en dénoncer le côté « pompier pyromane ».
Ce concept élevé au rang de pensée unique est en passe de nous enfermer dans une vision scellée pour toujours de nos imperfections et « impossibilités physiques » justifiant ainsi le recours à des solutions exclusivement technologiques avec force prothèses en tout genre, qu’elles soient mécaniques ou chimiques.
La seule voie vers un autre vieillir serait-elle purement technologique ?
Ou bien la Science moderne des choses peut-elle rester un moyen au service de l’Humain pour nous aider à inventer une prochaine étape qui ne soit pas le domaine des cyborgs qu’on nous promet ?
La description totalement chosifiée que nous faisons de notre monde physique est érigée en valeur absolue avec un très puissant pouvoir hypnotique mais la carte n’est pas le territoire et c’est faire l’impasse sur le caractère intangible de la réalité et la richesse de l’Humain.
Ainsi les croyances que nous véhiculons à la fois individuellement et collectivement par rapport au vieillissement et ce que nous pouvons en attendre peuvent nous emprisonner plus sûrement que le plus solide des verrous. C’est d’ailleurs l’un de nos autres paradoxes :
Ayant donné depuis 10 ans de nombreuses conférences en Europe, en Asie et en Amérique avec pour habitude de demander à l’assistance :"Qui veut devenir centenaire ?", je n’ai que très rarement vu des doigts se lever ! A peine plus que lorsque taquin dans la foulée je demande :"Qui veut mourir demain ?" ! Quel magnifique exemple de la vision partagée par la plupart de la peur et de la certitude absolue de la dégradation qui nous attend. Elle est si puissante qu’elle nous empêche même de nous souhaiter longue vie autrement que sous forme de boutade !
Et pourtant justement, le corps perçu comme condamné à se dégrader révèle de plus en plus sa dynamique en montrant sa capacité à se régénérer dans certaines conditions.
La logique même de l’entretien du capital Santé pourtant en vogue, ne me semble que piètrement attirante, trop "pépère" alors qu’il s’agit de rêver et de créer de nouveaux espaces de liberté et de découverte qui viendraient résonner avec nos aspirations les plus profondes.
Le temps est venu d’imaginer des évolutions possibles radicalement novatrices pour le genre humain, et non plus seulement de simples extensions à l’aide d’appendices technologiques ! Pour cela, nous ne devons pas hésiter à puiser dans notre imaginaire collectif et dans nos mythologies qui ne sont pas faits que de métal et d’intelligence artificielle !
Heureusement pour elle et pour nous, la Vie ne lit pas nos manuels de Biologie si pleins d’impossibles !
Pour le plus grand nombre la prévention du vieillissement aujourd’hui est encore cantonnée aux seuls traitements cosmétiques, à quelques traitements à visée des gros risques comme le diabète ou l’hypertension, à la pose de prothèses et à l’organisation de la période de perte d’autonomie : rien de très enchanteur ! Où sont donc passés nos rêves, serions-nous étouffés par trop de rationalisme ?
Le chemin de la Santé durant l’avancée en âge est étroit, profondément imbriqué avec les conditions socioprofessionnelles et la vie spirituelle avec comme point central la mise en ordre de la personne avec elle-même dans l’écriture de sa propre histoire de vie, porteuse de sens.
Les différentes thérapeutiques devenant alors de possibles « cartes à jouer » à notre disposition, des ressources dont nous pouvons avoir besoin pour mener à bien notre quête. Nous sommes alors bien loin de la dépendance à une quelconque pilule ou technique miracle : L’humain reste au cœur.
Oser un regard neuf et créatif sur la façon dont nous souhaitons vieillir sous peine de suivre « à notre insu de notre plein gré » la pente la plus commune …
Nos générations vont-elles utiliser l’augmentation de l’espérance de vie pour inventer une autre façon de vieillir ?! Quasiment 2 vies en une ! Qu’allons-nous faire de toute cette expérience accumulée à la mi-temps de notre vie ? Qu’allons-nous faire de ces années gagnées ? Et si nous partions ensemble à la découverte de ces nouveaux possibles dans notre chair ?
C’est cette expérience à la fois personnelle et professionnelle que je souhaite partager.