Nous vivons souvent dans des scénarios écrits bien avant nous : habitudes, croyances, héritages familiaux. Réexaminer ces trames invisibles, c’est déjà ouvrir la porte à d’autres possibles. Et si élargir votre scénario de vie devenait un acte de liberté intérieure ?
par Laurent Jacob (29/11/2012)
« Il y a ceux qui voient la réalité et disent : Pourquoi ? Et ceux qui rêvent de l’impossible et demandent : Pourquoi pas ? »
— G.-B. Shaw
Chaque vie, un jour ou l’autre, sent l’appel d’un horizon plus large.
Ce moment où quelque chose en nous invite à sortir des limites héritées, à franchir une ligne intérieure, à écouter ce qui nous met vraiment en mouvement.
Ce n’est jamais facile : dans toute quête, la tâche du héros semble au-dessus de ses forces.
Et pourtant, c’est lorsqu’il s’engage qu’il découvre les ressources infinies de la vie.
Notre corps le sait : si nous attendons « d’avoir l’énergie » pour commencer, rien ne se passe.
Mais si nous faisons un pas vers ce qui nous anime, une dynamique biologique se met en route :
le cerveau active les voies de l’élan, de la motivation, de la joie — ces forces qui ouvrent l’avenir.
1. Se libérer des conditionnements
Oser un projet de vie, même petit, c’est déjà commencer à se libérer de l’histoire que nous croyions écrite pour nous.
Le vieillissement n’est rien d’autre qu’un ralentissement de notre capacité d’adaptation.
Et cette capacité peut être nourrie — par la curiosité, l’élan, l’envie d’apprendre, le désir d’aller vers.
Comme le disait Platon avec les « prisonniers de la caverne », tant que nous ne soupçonnons pas l’existence d’un dehors, nous prenons le dedans pour un absolu.
Sortir de la caverne, c’est commencer à poser des questions neuves :
Comment faire pour… ? Pourquoi est-ce important pour moi ?
2. Rencontrer ses obstacles — et les traverser
Sur le chemin, les obstacles existent.
Ils prennent souvent la forme de nos propres mémoires :
biographiques, familiales, culturelles, archétypales.
Ces forces ne sont pas là pour nous enfermer, mais pour nous rappeler l’énergie encore enfouie derrière elles.
Jung en a dressé un tableau étonnamment moderne : nous portons en nous plus de possibles que nous ne le croyons.
3. L’ouverture de nouveaux chemins
En persévérant, le mur finit par se fissurer.
Ce qui se présentait comme une limite devient une ouverture.
Un espace de liberté, de création, de vie.
Le chemin n’est pas terminé, mais quelque chose a changé :
notre regard, notre posture intérieure, notre capacité à avancer.
Michel-Ange l’exprimait déjà :
« Dans chaque bloc de marbre, je vois un ange. Je travaille à le libérer. »
Nous aussi, à notre manière, sommes invités à dégager ce qui en nous demande à naître.